Did you get what you deserved ? Kaeleen Billie Caterwaul

Trois coups résonnèrent dans l'obscurité. Une vive lumière jaillit brusquement. Je plissai les yeux et lâchai un juron. Mes yeux avait eu trop peu de temps pour s'habituer à cette lumière si perçante. Sans réfléchir, je balançai un de mes coussin sur la personne qui venait d'ouvrir la porte et qui avait osait casser le calme qui régnait alors avant. Sans même prendre la peine de la regarder, je me retournai et enfouis ma tête sous le tas de coussins que j'avais dessiné un peu plus. Pourtant, des brides de souvenirs vinrent m'assaillir. Je me souvenais vaguement d'une chevelure dorée me fouettant délicatement le visage, ainsi qu'un parfum vanille titillant mes narines. Perdue dans mes pensées, j'en oubliais presque la personne qui était pénétrée dans la pièce quelques instants auparavant. Ma tête, toujours enseveli en dessous de plusieurs coussins, se mit à tourner. Mes pensées se bousculèrent à tout allure. Je me retrouvai alors submergée par des souvenirs, des flash. Il me fut difficile de tout remettre en place les premiers instants, mais au plus les secondes passaient, au plus les pièces du puzzle reprenaient leurs places initiales. Je me revoyais sourire, rire et profiter de la vie; sainement. Je me revoyais enlacer une fille, lui déposer de légers baises dans le cou. Je nous revoyais. Elle et moi. Avant que...
« Kae, ça va pas ? »
Surprise, je me relevai. J'avais tout simplement oublié la présence de Noah. Alors que j'allais lui répondre calmement, je sentis une de mes larmes tomber sur le revers de ma main. Mes yeux rougis restèrent fixés sur celle-ci.
« Si. C'est juste l'alcool qui a du mal à passer. »
Je fus surprise par la sonorité cassée de ma voix. Je me raclai alors la gorge, feintant d'avoir juste la voix enrouée par la fatigue. Seulement, il ne fut pas difficile pour Noah de se rendre compte de mon étant. Il ne me répondit pas, mais s'avança encore plus près du lit. D'un geste de la tête, il me montra mon téléphone portable, brisé.
« Tu as encore essayé de l'appeler ? »
Sa question me fit l'effet d'une grande gifle. Je me rappelai maintenant de la nuit où, remplie d'espoir, j'avais essayé de lui sonner. Une nuit durant, j'avais essayé de lui parler. J'avais inlassablement pianoté son numéro sur le clavier de mon portable. Mais personne ne vint décrocher. Mon téléphone avait alors, une nouvelle fois, atterri contre le mur en face de mon lit.
« Noah.. je.. »
Ma voix s'était faite tremblante, et à peine avais-je levé mes yeux remplis de larme sur lui qu'il s'installe à côté de moi sur le lit. J'allai me blottir, sanglotante, contre son torse musclé. Dans un geste naturelle, il déposa un baiser sur mes cheveux, alors que ses mains caressaient doucement mes bras.
« Ca va aller, Kae. » me susurra t-il.

Depuis pas mal d'années, j'avais couché et jeté pas mal de filles. Tu vois, tu veux, tu prends. C'était ma philosophie. Aucun sentiment; aucune prise de tête. Et longtemps, j'avais fonctionné de cette façon. Jusqu'à cette nuit. Je crois. Je me rendais compte qu'au plus je l'embrassais, au plus mon corps se frôlait au sien et au plus mon regard se perdait sur elle, que quelque chose me liait à elle. Qu'après cette nuit, des choses nouvelles naitraient en moi, et que je ne serais plus tout à fait la même par rapport à elle. Je ne pensais même pas à ce que elle pouvait penser, ce qu'elle faisait et pourquoi elle le faisait. C'était comme si, l'euphorie de ce moment me coupait de toute possibilité de raisonner. J'étais livrée à mes désirs, mon envie, et à elle.

Je me retrouvai au dessus d'elle, le souffle déjà saccadé par nos baisers. J'effleurai mes lèvres sur les siennes, y déposant même un léger baiser. Je libérai ma main, qui s'était perdue sur la joue de la blonde pour la caresser de mon pouce, pour lui caresser le ventre, mes doigts effleurant sa peau.
J'étais bouleversée et presque tremblante, mes doigts glissant très doucement et très prudemment sur le bas de son ventre et continuer son chemin, un peu plus, je la serrais contre moi de ma main gauche et murmurai à son oreille. Mon amante, sous ma main et mes doigts , sentit d’énormes bouffées de chaleur la saisir. La blonde frissonna d’une façon si intense qu’elle ne put retenir un léger soupir de plaisir décuplant mon désir et électrisant tout mon corps. La chaleur qui m'envahissait était déjà si insoutenable, je défaillis sous ses caresses, ses baisers. Je la sentais se cambrer sous moi au fur et à mesure que je continuai mes caresses. Nos souffles se faisaient saccadés, courts. J'étais submergée par une vague de plaisir. J'étais incapable de sortir le moindre mots, et seul des soupirs s'échappait de ma bouche. Elle sentit une montée d'extase venir la prendre pour s'évaporer en quelques instants, dans un profond soupir.

Vous savez ce que ça fait de voir son coeur être arraché par un simple regard ? Imaginez-vous être dans un rêve des plus magnifiques, un sourire béa est collé à vos lèvres, vous êtes serein, et d'un seule coup, vous recevez un coup dans la nuque, et vous vous retrouvez les genoux au sol, incapable de respirer, comme si quelqu'un vous compressait la cage thoracique et que n'aviez aucun moyen de vous désemparer de l'étau qui vous enserre.
Ouais. Ca vous fout mal.

Pendant 3 putain de jours, j'avais eu mal, j'avais eu l'envie de tout casser. Et j'avais pleuré. Pleurer comme j'avais auparavant je l'avais fait, et jamais je me serait cru capable de pouvoir déverser autant de larmes. J'avais été humiliée, trahie, mise en pièce et personne n'avait été là pour me ramasser à la petite cuillère. Non, personne. J'étais sortie de la ville, et trouvé un petit motel miteux à une centaine de kilomètres de Knoxville; j'avais eu besoins de partir, de changer de vue, et de tous ces endroits qui auraient pu me rappeler que j'avais connu la blonde là. Pendant ces trois jours, j'avais été exécrable comme j'avais je ne l'avais été - et dieu sait à quel point je peux être antipathique. Tout le monde, toutes les personnes que je croisaient me semblaient dénuées de tout intérêt, et je passais donc mon chemin à chaque fois que quelqu'un avait le malheur de m'adresser la parole. Tout avait été morose depuis ces trois jours. Je ne souriais plus, et tout me semblait dénué d'importance.

Tout.

F L A S H B A C K

« Kaeleen.. je.. je dois partir. »
« Pardon ? »
« Je pars pour la France dans une semaine . »
« Non... non. Tu.. tu peux pas me faire ça, bébé, non pas toi . »
« Je n'ai pas le choix. »

Tremblante, elle captura mes lèvres pour les embrasser délicatement. Ses mots ne faisaient que résonner dans ma tête. Et elle comme moi ne pouvait retenir ses larmes.
« Je t'aime, Kae. »
« Reste avec moi.. »
« Prends soin de toi. »

Mon monde s'écroulait. Ce monde si parfait à mes yeux qui avait mit des années à se monter s'était évaporé en quelques minutes. Je ne comprenais plus rien. Tremblante, je me laissai glisser contre le mur de ma chambre alors que ma chére et tendre me tournait le dos pour partir d'un pas faible vers la porte.

END OF.F L A S H B A C K

▬ Avec votre famille : C'est comme si vous demandiez à un orphelin ce qu'il pense de ses parents. Ils n'ont jamais été présents. Je suis restée toute mon enfance à trainer avec mes amis le soir le long la plage. Ils me téléphonaient de temps en temps. Pour faire acte de présence sans doute. Ils me demandaient si j'avais assez d'argent et me promettaient toujours de revenir le plus vite possible. Bien sûr, ils ne revenaient pas avant des jours. Ils étaient en voyages d'affaires me disaient-ils. À présent, ma mère reste la plus part de son temps à la maison. Enfin.. sur les plages, entrain de draguer les jeunots qui s'occupent du club où elle va se faire bronzer la pilule. Et vous savez quoi ? Je m'en contre fiche. Pourquoi devrais-je me soucier de mes géniteurs ? Pas une seule fois ils ont tenté de se rapprocher de moi, de m'offrir de l'affection, des caresses ou de simples câlins. Oh, j'avais bien de l'argent, ça oui. Mais voyez-vous, quand vous vous retrouvez seule pour votre anniversaire, vous vous dites dans ces moments là, que l'argent ne vaut rien. Strictement rien.

▬ Avec vos voisins : Ma vraie famille. Tout ceux qui sont hors de ma famille biologique en soit. J'ai grandis avec eux, promenant et faisant les quatre cents coups avec les enfants de mon quartier. J'ai tout appris avec eux. Mes valeurs, je les dois à eux, et leurs parents chez qui je mangeais et dormais très souvent. Surtout la famille Svenson. J'étais comme leur propre fille, et je le suis toujours. Quand le père Svenson décéda, ce bon vieux Jack, ce fut comme si une partie de moi s'était déchirée. C'était pour moi, mon vrai père. Et son fils, Noah, était pour moi, mon frère. Et j'étais sûre qu'il me considérait lui aussi comme sa soeur à part entière. Jamais il n'avait eut un regard déplacée vers moi. Au contraire, il affichait toujours un air gêné lorsque je me retrouvai en maillot de bain devant lui. Comme... un frère l'aurait été.
Bien sûr, il y avait les autres enfants du villages, ainsi que d'autres grandes personnes. Tiens, comme les vieux Jacksons, de vraies pestes. Ils ne céssaient de nous pester dessus à chaque fois que le ballon avec lequel nous jouions tombait sur leur pelouse. Au fil du temps, nous avions vite compris qu'il ne valait mieux pas jouer de leur côté.